En direct du smog lémanique, ici on ne voit guère que Genève et le Salève. Smog genevois, quand tu t’attaches, tu nous tiens. Si le patelin gonfle la bulle immobilière jusqu’à l’éclatement, du coté de “l’éclate” en elle même, on ne voit pas plus loin que le brouillard, pour ne pas dire le bout du nez. Quand on aime le calme c’est idéal, mais on prend vite à la fois et le bourdon et le chemin d’Annecy afin d’y retrouver et la clarté et le soleil.
A défaut de voir très loin, en aveugle, nous avons quand même des idées. Combien même on me faisait remarquer que Collonges sous Salève n’était pas des plus grandes places touristiques, il m’est quand même venu l’idée de tirer profit du paysage et de son ambiance. Car s’il y a bien une seule chose de remarquable en ces calmes lieux, c’est bien l’opacité du brouillard.
Combien même j’avais peur de rencontrer une mauvaise ombre au détour d’un chemin, combien même l’épais brouillard collongeois me faisait froid dans le dos, j’ai eu la folle idée de mettre le nez dehors. Par mauvais temps, là où personne n’y laisserait traîner son chien, j’y ai laissé fureter le regard plein de piquants. Et nom de Dieu, ça pique très fort sur le papier photographique.
