Quel matériel pour la photographie à la chambre ?
Le photographe grand format peut bien sûr s’équiper en neuf si sa bourse le permet. Néanmoins, le marché de l’occasion permet de faire de bonnes affaires et de s’équiper à moindre frais. Cet équipement, modulaire à souhait (moyennant la compatibilité entre les marques) comprend :
– Une chambre : Les formats classiques sont le 4x5inch (10x12cm) et le 8x10inch (20x25cm). Au delà, on parlera d’ultra grand format. Il existe 2 grands types de chambre : les chambres monorail, relativement lourdes, aux mouvements amples (décentrements et bascules) et destinées au travail en studio et les chambres pliantes (folding) généralement en bois, relativement légères et destinées au travail en extérieur (paysages).
– Un objectif : Les objectifs grand format ont des focales fixes. Leur cercle-image doit être choisi en fonction du format du négatif et de l’amplitude de mouvements que l’on souhaite utiliser. Il existe des formulations classiques, téléobjectif ou macro. Il sont généralement vendus montés sur un obturateur adapté.
– Des châssis porte-film : Les châssis porte-films étanches à la lumière contiennent les feuilles de films. Chacun peut contenir 2 films (1 sur chaque face).
– Des plan-films : Il existe une grande variété de films grand format (négatif ou diapo, noir et blanc, couleur, infrarouge, ...), de diverses sensibilités (de 25 à 3200 ISO) et tailles. Contrairement aux vues contenues sur un film en rouleau, chaque plan-film peut être développé séparément, ce qui permet de modifier sa courbe de sensibilité.
– Un voile de visée : Indispensable pour faire efficacement la mise au point sur le verre de visée.
– Un pied : Mis à part pour les chambres de prise de vue à main levée (type graflex), un pied stable est obligatoire.
– Une rotule : Elle fait la liaison entre le pied et la chambre et doit être adaptée au poids de cette dernière.
– Un spotmètre : Il permet de mesurer la lumière sur différentes zones de l’image, afin de choisir le temps de prise de vue et le temps de développement (technique du zone system).
Le développement des grands formats :
Des labos argentiques continuent de proposer le développement de plan-films mais étant donné la raréfaction de ce type de travail, les prix commencent a être dissuasifs, surtout en couleur. Le mieux est de s’équiper un petit labo dans la salle de bains. Le matériel, très bon marché en noir et blanc, se résume à des cuvettes, des produits chimiques et des bidons de stockage. Le plus cher est finalement l’investissement de temps afin de maîtriser le développement. Une fois cette étape d’apprentissage franchie, le photographe laborantin peut jouer sur les formulations de révélateur, la température et le temps de développement afin d’optimiser son négatif.
Le tirage des grands formats :
Là aussi, les tarifs proposés par les laboratoires sont rapidement dissuasifs. Pour les négatifs de taille modeste (10x12cm), il est intéressant de s’équiper d’un agrandisseur et des équipements annexes (loupe de mise au point, minuteur, cuvettes et bidons, chimie), très bon marché en occasion. Pour les négatifs plus grands (20x25cm), le tirage par contact (donc sans agrandisseur) permet d’obtenir des tirages de taille suffisante, et donne accès aux procédés alternatifs tels que le tirage Platine/Palladium. Pour la couleur ou les tirages très grand format, les négatifs peuvent également être scannés et imprimés par la voie numérique.
Références
Pierre-Jean Amar, La photographie, histoire d’un art, Edisud.
Pierre Groulx, La photographie en grand format, Modulo.
Philippe Bachelier, Noir et Blanc, de la prise de vue au tirage, Editions VM.
